Mon grand-père me disait souvent qu'il ne pouvait pas raconter se qu'il voulait dans ses lettres, que le courrier était vérifié : "il ne faut pas démoraliser l'arrière !".

Au vu de la presse nationale, ça ne risquait pas.

Extrait de "L'illustration" N°3745 du 12 décembre 1914

 

COMME AU STAND, DANS LA TRANCHEE

 

Dans une tranchée aux avant-postes, à l'abri, sinon de la neige, du moins des regards ennemis, un de nos soldats est à l'affût. Il n'est point contracté sur son arme ; il épaule tout à son aise et son œil est tranquille ; il attend ou il choisit déjà l'ennemi qui va sortir du champ de neige comme un gibier de son terrier. Dans le visage attentif passe presque un sourire : «Au premier de ces messieurs.»

Derrière le tireur, l'officier attend, comme au stand, le résultat du coup de fusil. Il a indiqué la distance et la direction. Il pourrait se retirer, son rôle rempli, mais son mâle visage est tendu par la noble joie des armes. Il suit la ligne de mire, de la hausse au guidon jusqu'au but, là-bas. Il veut voir l'ennemi tomber. C'est un rude soldat : la médaille militaire attachée à sa poitrine dit ses exploits, tandis que, par un contraste plaisant, les palmes académiques révèlent son amour des lettres ou arts. Officier lettré ou réserviste transformé par la guerre ? En somme, un fier soldat.


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